CHILDHOOD NEVER LEAVES YOU
A new album Les âges de la vie [The stages of life] published by La Matinière Publisher has just come out. Written by Axel Kahn and Yvan Brohard, it presents, in 16 chapters covering the arts, the myths and the sciences, the main periods marking the life of the individual between the unknown of his appearance and the unknown of his disappearance: childhood,adolescence, maturity, old age, posterity…Some thirty photographs that I have gleaned here and there in about as many countries, illustrate these themes as a counterpoint to the works of Van Dyck, Titien, Klimt, Rembrant, Tremois, etc engaging with them in an ontological dialogue from one stage of life to another, testifying that indeed man was, is and will always be inexorably faced with the same problems. This issue has underpinned all the work I have done on portraiture. The black sheet systematically used as a background in my rough-and– ready studio symbolises the mystery of the origins from which man takes shape; not one single shape but an infinity of faces changing according to the moment or the environment. It brings up the question of man’s very existence. As I have travelled however, I have learned two essential lessons, on the one hand, that age, as well as time, is relative, and on the other, that childhood never leaves you completely. My work as a reporter follows the same reasoning; that of wonder. Whereas for individuals like Kant or Nietzsche, the axiom is duty and good will; for the photographer, as for him, it is receptivity and opportunism. He waits until all the elements best coincide to reach the fullness of their significance. Photography is a coincidence frozen each time by vision. And by this choice, it asserts, in the words of Kandinsky, a spiritual resonance mindful of the reflection and within the spirit of all posssibilities. And to achieve this, all it takes is patience, attention and intuition.
L’ENFANCE NE NOUS QUITTE PAS !
Un nouvel album Les âges de la vie vient de sortir aux éditions de La Martinière. Signé Axel Kahn et Yvan Brohard, il présente en 16 chapitres relatifs aux arts, aux mythes, aux sciences, les époques qui marquent la vie de l’individu entre l’inconnue de son apparition jusqu’à l’inconnue de sa disparition : enfance, adolescence, maturité, vieillesse, postérité… Une trentaine de photographies que j’ai glané dans presque autant de pays illustrent ces thèmes en contre point d’œuvres de Van Dyck, Titien, Klimt, Rembrandt,
Tremois, etc avec lesquelles elles nouent un dialogue ontologique d’une époque à l’autre, démontrant que c’est inexorablement aux mêmes problèmes que l’homme a été, est et sera toujours confronté. Cette question a sous-tendu tout le travail que j’ai réalisé sur le portrait. Le drap noir qui sert systématiquement de fond à mon studio ambulant marque symboliquement ce mystère des origines duquel nous prenons forme, non pas une forme mais une infinité de visages, différents selon les instants et les milieux. Il pose l’interrogation de l’existence même. J’ai, durant mes voyages, néanmoins pu tirer deux leçons simples, celle d’une part que l’âge est, comme le temps, relative et que, par ailleurs, on ne quitte jamais tout a fait l’enfance. Mon activité de reporter s’inscrit dans cette logique. La logique de l’émerveillement. Si certains individus sont, à l’instar de Kant ou de Nietzsche, dans le devoir et la volonté, le photographe se place pour sa part dans la réceptivité et l’opportunisme. Il attend jusqu’à ce que les éléments coïncident au mieux pour atteindre la plénitude de leur signification. La photographie est chaque fois une coïncidence telle que la vision la capte et, par ce choix, affirme, en empruntant le terme à Kandinsky, une résonnance spirituelle propre à refléter l’esprit des possibles. Et pour cela il faut juste de la patience, de l’attention et de l’intuition.