Safari attitude
Le safari est un état d’esprit, un art de vivre, une attitude… Depuis qu’il est moins question de tuer que de regarder vivre l’animal, cette activité est devenue plus qu’une observation, une quête de soi. Chaque safari est une nouvelle histoire, unique et incomparable. Elle diffère non seulement d’un pays à l’autre, d’une réserve à l’autre, mais aussi d’un jour à l’autre. C’est chaque fois un nouvel univers qui prend vie. Aussi ne doit-on parler de safaris qu’au pluriel. On part maintenant à la découverte du monde animal comme on visite les pyramidés d’Egypte ou les temples du Cambodge, mais le safari permet de contempler des œuvres uniques, des spectacles aussi magiques qu’ils sont singuliers et de vivre des émotions exclusives et renouvelées. Chaque instant devient dès lors un privilège qui exige en retour autant de patience que d’écoute et implique une démarche personnelle de réserve, même de modestie. L’observation des animaux depuis un minibus bondé de touristes bavards et guidé par une radio intempestive ne procurera jamais l’impression suscitée par un face-à-face silencieux et respectueux avec un animal sauvage qu’on aura pisté soi-même, tout comme une halte dans un hôtel bondé de voyageursn’aura rien à voir avec une nuit passée sous une tente de toile, dans un camp isolé en pleine brousse, où les animaux vont et viennent. La contemplation de la nature s’accommode mal des comportements grégaires. Pour l’approcher et la comprendre, il faut la disponibilité d’esprit du promeneur solitaire aimant s’attarder sur toute forme de beauté. Contrairement à ce que les reportages animaliers laissent à penser, les lions ne passent pas, loin s’en faut, leur temps à chasser, les singes à faire des pitreries et les éléphants à se combattre. Pour capter l’aléatoire, le fortuit, l’imprévu il faut demeurer disponible, curieux, intéressé et il ne faut surtout pas se tromper d’endroit selon ce que l’on veut voir et comment on veut le voir. D’une façon caricaturale le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud offrent un style de safari très satisfaisant pour ceux qui voudront voir beaucoup, confortablement et facilement. Avec les inconvénients que cela induit. La Namibie, le Botswana et essentiellement la Zambie et le Zimbabwe proposent, de leur côté, des aventures plus excitantes, originales et aussi plus aléatoires. Quoi qu’il en soit, cela exige de se lever tôt. L’observation de la nature débute dés le lever du soleil!Chaque bruit, chaque empreinte, chaque odeur constituera un indice pour localiser un animal. C’est alors que débute la game drive à bord d’un véhicule capable d’affronter les pistes cahoteuses ou de fendre les hautes herbes derrière un carnivore. Il est parfois possible de faire des safaris à pied. Ou encore en ballon! Quelquefois en barque. J’ai passé une vingtaine d’années à sillonner l’Afrique, de la Mauritanie à l’Ouganda, de l’Ethiopie à l’Angola pour y observer la faune autant que les Hommes. J’en ai tiré des reportages, des livres et des expositions. Et j’ai mis ses expériences à profit pour déduire des leçons de chacune. L’ouvrage que j’ai consacré aux safaris [SAFARIS, Flammarion edt.] examine les avantages et les inconvénients de chaque pays majeur où se pratique cette activité distrayante et édifiante. Tanzanie, Kenya, Namibie, Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe… chaque pays a ses propre qualités pour mériter qu’on le visite. Cet ouvrage veut aider le voyageur à fixer son choix sur la destination qui lui conviendra le mieux. http://www.amazon.com